PARTI SOCIALISTE L'AUTRE FACE DU MIROIR
Bien que ce soit l'affaire nos anciens camarades rien ne nous interdit d'observer et de commenter.
Le conseil national par, 189 voix pour, 14 contre et 19 abstentions a entériné par une large majorité les listes pour les élections européennes. A la suite de quoi la direction s'est félicitée de voir les socialistes aller «rassemblés» à la bataille des élections européennes le oui et le non sur la même ligne politique. Le vote des militants prévu pour le 12 mars prochain entérinera les candidatures. Cette belle unité de façade ne sert qu’à masquer les tentions et les rancœurs vives qui réapparaissent.
La roublardise trône, les arbitrages opérés démontrent s’il le fallait encore que l’état de coma politique dépassé du PS est toujours bien présent. Par contre le signal politique envoyé par les têtes de liste est significatif du triomphe arrogant des partisans du «oui». Elles monopolisent toutes les premières places. 80% des candidats éligibles sont pour le oui. Ce choix n’est pas fortuit ni anodin c’est le positionnement et l’alignement résolu sur le manifeste de Madrid, sur la sociale démocratie, avec toutes les défaites qu’elle a enregistrée, avec toutes les injustices qu’elle a apportées aux salariés en suivant délibérément et en avalisant la politique des libéraux dans l’UE.
Les tentions dans ces conditions ne font que s’exacerber. Chez les royalistes Vincent Peillon serpente jusque dans le sud-est où parait-il il accepte ce parachutage comme un crève cœur, Gérard Colomb est furieux, Pierre Moscovici reprend sa liberté, François Hollande lâche Bertrand Delanoë, la très royaliste Aurélie Filippetti met la bourgogne sans dessus dessous, voyez plutôt Safia Otokoré se retire de la liste ainsi que Pierre Pribetich qui siégeait au parlement européen, François Patriat, président de région, a même demandé aux militants de ne pas voter pour la liste. Mais le plus grave à mes yeux est l’éviction de Marie Noëlle Lienemann. Une direction qui se dit à gauche peut elle se passer de la compétence indéniable de cette femme qui a toujours défendu avec force, conviction, une pensée, une action politique de gauche ?
Est ce pour : son engagement pour le non ?
Pour l’exigence d’un référendum en France sur le traité de Lisbonne ?
Pour son opiniâtreté ?
Pour la remercier de son combat à Hénin-Beaumont où elle a fait battre Marine Le Pen alors que peut de personnes y croyait ?
Non je pense que c’est plus profond et plus grave le PS veut faire taire toutes les voix libres en son sein. Si on ne peut l’exclure il faut l’éjecter du parlement européen.
C’est avec tristesse et réalisme qu’il faut regarder le PS en parcourant le site on lit
III Le Manifeste des socialistes en faveur d’un autre modèle de développement.
S’il n’y a rien à attendre de la droite, l’espoir, à gauche, est là. Alors que les partis de droite européens sont incapables de s’entendre sur une réponse cohérente à la crise, l’ensemble des partis du PSE se sont dotés d’un ambitieux programme pour bâtir une autre Europe : le Manifeste “Les citoyens d’abord, un nouveau sens pour l’Europe” adopté par le PSE le 1er décembre 2008 à Madrid.
Les socialistes et sociaux démocrates européens s’y engagent ensemble de manière forte à relancer et à réorienter l’Union européenne dans le sens d’une Europe volontaire, sociale, écologique, démocratique et mieux intégrée. Une Nouvelle Europe qui protège ses citoyens, prépare l’avenir, travaille à une meilleure organisation et à une meilleure gouvernance du monde.
Comment peut on après avoir voté non au TCE, avoir défendu la motion C, ignorer, ou pire faire semblant d’ignorer pour mieux tromper les électeurs que le «Manifesto» du PSE réclame fermement la ratification du traité de Lisbonne. Ne pas le dire, présenter le PSE comme une alternative à la droite, c’est masquer que nombre de ses membres, et non des moindres, gouvernent avec elle.
Ne pas dire que de nombreuses mesures calamiteuses ont été votées au parlement européen avec les voix mêlées de la droite et de la majorité des députés du PSE c’est accepter une politique de compromission avec elle.
Non ce n’est pas cette politique que nous voulons.
Non nous n’acceptons pas que le déni de démocratie de Versailles soit confirmé en passant sous silence le non irlandais, la menace du président Tchèque et la saisine de la cour Karlsruhe sur la non constitutionalité du traité.
Non ce n’est pas cette politique qui nous sortira des crises.
Non être de gauche ce n’est pas voler, avec l’argent des contribuables, au secours d’un système capitaliste prédateur.
Non la gauche a besoin d’une autre politique, d’autres alliances, d’autres solutions.
C’est ce que propose le Parti de Gauche.