VINCENT PEILLON ET LE PS : LE COURAGE ET LA SOUMISSION

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C'est une course vers la droite que mènent, ce printemps, dans l'avant congrès, les ténors socialistes. Manuel Valls semblait se détacher, loin devant ses concurrents. Mais Vincent Peillon tient absolument à le rattraper. Le n°1 du PS dans la Somme vient, d'un coup, d'approuver le service minimum dans l'Education nationale et les 10 000 suppressions de postes chez les profs - dont 106 dans le département. Pour mieux s'afficher «responsable» et «moderne»...
«Je veux aider à concilier la gauche avec la pensée libérale», proclamait Manuel Valls, le député-maire d'Evry. Et le jeune loup ne s'arrêtait pas à mi-chemin : «Le parti socialiste doit changer de nom.» C'était l'opération «Plus à droite que moi, tu meurs !» Et Vincent Peillon reçut ces déclarations comme un défi. A son tour, le porte-drapeau de Ségolène Royal devait prouver sa «modernité». Lui répliqua donc ce lundi soir, dans l'émission Mots Croisés, sur France 2. «Faire un service minimum n'est pas dérangeant, annonça-t-il.

-Vous êtes donc plutôt pour ?, s'étonna l'animateur, Yves Calvi.

-Je pense oui.» Et il poursuivit : «Le vrai problème, ce n'est pas les 10000 postes. Tous ceux qui connaissent ce dossier savent que ce n'est pas la question. D'ailleurs, Sarkozy en demandait plus de 20000. La question, c'est d'être capable de dire ce qu'on fait de l'éducation dans ce pays, et comment après, effectivement, on va soustraire ces 10000 postes.»

L'animateur s'en trouva estomaqué : «Si successivement vous nous dites que vous êtes d'accord sur le service minimum et sur les réductions d'effectifs alors là, je dois dire, la gauche est en train de beaucoup évoluer dans ce pays !

-Ecoutez, ça me semble une évidence», confirma Vincent Peillon. Lui regretta, certes, la «méthode du gouvernement», des «erreurs de communication», mais sur le fond il validait les mesures. Bravo pour le chemin parcouru...

L’ «audace» du renoncement Les deux duettistes jouent le même numéro sur les retraites.

«Bien sûr, il faut faire des réformes. Il faut savoir être courageux», lance Vincent Peillon. Et c'est aussitôt Manuel Valls qui reprend: «Nous aurions dû être plus clairs et plus courageux en 2003 au moment de la réforme Fillon, nous aurions dû soutenir les initiatives de la CFDT et de François Chérèque». Pendant la grève des cheminots, Manuel Valls toujours louait les «syndicats courageux» qui appellent à la reprise du travail. Lorsque le même conclut que, au PS, « le courage aurait dû nous conduire à mettre tout de suite en œuvre le chantier de la rénovation, de la refondation», on devine que les acquis du Conseil National de la Résistance seront défendus avec hargne…

Et Bertrand Delanoë entre évidemment dans la danse : il intitule son livre De l’audace, pour mieux asséner derrière : «Je suis libéral.» Car c’est une ficelle des discours « modernistes» : chaque renoncement devient un gage de «rénovation». Chaque soumission à l’ordre est convertie en une preuve d’«audace», de «courage». Un «courage» qui ne conduit jamais ces téméraires (ce serait «archaïque») à affronter l'Argent, son mur, ses maîtres. Eux qui accumulent «super-profit » et «méga-dividendes» dans l'indifférence...

Jamais, par exemple, sur son site Internet, Vincent Peillon ne dénonce les licenciements chez Goodyear, ou les fermetures d'usine dans le Vimeu. Jamais il n'a présenté la moindre proposition, au Parlement européen, pour sauver l'industrie. Et en pleine affaire Airbus, alors que Lagardère et ses cadres étoffaient leur matelas d'euros, alors que le plan Power 8 dégraissait 4300 ouvriers en France, Vincent Peillon se prononçait en faveur des «stock-options» : «Moi, je ne suis pas du tout pour la suppression des stock options, je pense qu'elles ont un rôle.» Une «révision courageuse» de plus...

Non, lorsqu'il monte à l'assaut (et il serre alors le poing sur les photos), c'est contre «le marxisme avec l’image de la dégénérescence stalinienne». Comme s'il se trouvait là, aujourd’hui, l'ennemi des salariés...

Reste à savoir cela. Si, lorsque le secrétaire du PS dans la Somme soutient les «réformes» du gouvernement, lorsqu'il fait la tournée des plateaux télés pour déguiser la trahison en «rénovation», c'est avec l'approbation des socialistes de la Somme... L'équipe de Fakir.
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C’est parce que nous entendons, jusqu’à plus soif sur les médias complaisants, ces propos que nous perdons les élections nationales. Les électeurs qui souffrent de l’effroyable régression imposée par la politique néolibérale, qui au-delà de la soumission est ressenti par eux comme une trahison des valeurs du socialisme, qu’ils ne votent plus pour le PS. Espérons que les militants sauront retransmettre leurs attentes de gauche au congrès.  

Publié dans Parti Socialiste

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F
Gilbert rester socialiste, militer pour ne pas accepter le néolibéralisme, ce n'est pas de l'insoumission mais de la dignité. C'est pourquoi avec d'autres, espèrons qu'ils soient de plus en plus nombreux, nous dénonçons le social libéralisme qui fait perdre notre parti et nous éloigne de plus en plus de notre électorat populaire. Alain
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G
Bonjour à tous, salut Alain,Je resterai un éternel insoumis!Mon amitié, Gilbert de Pertuis en Luberon.
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