REIMS : BULLES NOIRES POUR JOURS SOMBRE, (suite)

Publié le

Je publie l’avis de deux camarades présents au congrès. D’après les médias « Le Congrès du PS a échoué, à cause, comme toujours, de la querelle des égos ». Les médias nous trompent. Même si les egos ont tenu leur place, ce qui n’est pas anormal ni condamnable, il y a surtout, une confrontation politique les militants sont en congrès pour défendre et faire valoir leur idées. C’est l’occasion d’écouter les interventions de rencontrer et discuter avec des personnes, inconnues. Pendant le congrès il apparaît que les lignes politiques qui s’affrontent, leur différence, qui éclatait déjà dans les 22 contributions puis dans les 6 motions se concentre peu à peu.
L’affrontement a semble-t-il évité le TSS (tout sauf Ségolène).
Il s’est situé à l’intérieur d’un consensus sur certains points :
Oui, nous sommes tous à gauche
Oui, nous voulons tous le renouvellement de notre Parti.
Mais les points de désaccord sont apparus, principalement sur les points suivants :
Les alliances, la question du Parti, la question sociale.
Ces trois points identifiés par des mots prennent  une réalité plus concrète. La question sociale les divergences portent sur le contenu précis des propositions : sur les salaires, retraites, fiscalité, éducation, santé,…
L’alliance avec le Modem cristallise les refus.
La question du Parti est : voulons-nous un Parti de militants ou  un Parti de supporters ? C’est une explication un peu courte.
Si les trois motions sont contre la motion E ce n’est pas contre Ségolène. Après avoir abondamment pillé les propositions les plus à gauche des motions pour offrir un texte présentable et acceptable par tous, assez loin de la motion initiale présentée par Gérard Colomb. Le motif du refus c'est tout simplement parce qu’elle a déclaré qu'elle entendait changer le fonctionnement du parti, le recrutement du parti, et la politique d'alliances du parti.
Le fonctionnement, cela veut dire substituer à la logique proportionnelle qui permet de construire un parti à partir de courants multiples, la logique majoritaire qui ne laisse plus de place organisée aux minorités. C'est la logique de la Ve république.
Le recrutement du parti, à 20 € ou peut-être encore moins, c'est la transformation du parti en un parti à l'américaine, constitué de réseaux, de personnalités, de multiples financements aussi, une perte d'identité sociale puisque tous ceux qui veulent un changement auraient leur place au parti socialiste.
La logique d'alliances du parti, c'est tout simplement confondre les formes d'expression des électeurs avec les organisations telles qu'elles existent aujourd'hui, cela signifie abandonner la grille de lecture sociale pour se tourner vers une opinion publique sans contour défini.
Dans la nuit de samedi à dimanche, à 1H 30, la motion E et Ségolène ont constaté le désaccord avec les autres motions, et ont quitté le débat.
Les motions A, C et D ont réussi à bâtir un texte commun, mais n’ont pu s’entendre sur un candidat 1° secrétaire commun : les idées ne sont pas indépendantes des personnes chargées de les mettre en œuvre !
Ensuite, Bertrand a considéré que de n'être pas arrivé en tête était un échec, toutes proportions gardées, pour Martine également. De fait les trois motions sont presque arrivées à un accord, Martine proposant même de ne pas se présenter pour laisser la place à Benoît. C'était sans compter sans ses lieutenants propres et sans Bertrand également qui ne souhaitait pas faire un accord avec la motion C. En raison de nos positions politiques bien sûr, mais ne soyons pas naïfs, aussi pour des raisons d'ambition, Benoît étant un jeune dirigeant.
Dans la matinée, Bertrand Delanoé a déclaré : « Nous avons décidé de ne pas en rajouter à la guerre des chefs et à la confusion. Nous n’avons pas de candidat parce que l’important c’est la ligne politique. Je suis triste et déçu mais pas désespéré ».
En définitive Martine Aubry a décidé de se présenter face à Ségolène et Benoît.
Certains sont déçus : oui, bien sûr, il reste du chemin à parcourir pour que le parti retrouve sa cohésion et son ancrage à gauche c’est aux militants de choisir en connaissance de cause et de trancher.
Dans cette situation, la candidature de Benoît Hamon est le meilleur choix.  D’abord par ce que c’est la seule qui incarne l’indispensable renouvellement. Benoît Hamon premier secrétaire, c’est un message qui est envoyé au pays, le message d’un parti qui se renouvelle et propose des réponses de gauche à la France qui souffre des conséquences de la crise et de l’irresponsabilité des marchés. Ces éléments prouvent la force de cette candidature. Martine Aubry qui a déclaré, lors de la commission des résolutions qu’elle était prête à soutenir Benoît et les responsables de la motion A l’ont clairement indiqué. 
Pour la motion C nous avons eu raison de maintenir Benoît depuis le début car il y a une cohérence entre le fond politique, la nécessité du renouvellement, et notre attitude.
Benoît Hamon Premier secrétaire, c’est un message envoyé au pays : celui d’un parti renouvelé et clairement recentré à gauche. C’est aussi un message envoyé aux militants socialistes, celui de la volonté de faire vivre un parti de militants, un parti rassemblé qui refuse sa présidentialisation et sa caporalisation.

Publié dans Parti Socialiste

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
G
Bonjour à tous, Oh que OUI, la candidature de Benoît HAMON est encore plus d'actualité pour représenter le Parti Socialiste que la France est en droit d'attendre!Très amicalement et avec conviction, Gilbert de Pertuis en Luberon.
Répondre