PRIMAIRES OU PAS ? (suite 1)

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Primaires or not primaires ?
  

On peut rétorquer que rien ne dit qu'en l'absence d'un tel système Barack Obama ne serait pas également devenu Président des États-Unis.

Mais l'essentiel n'est pas là puisqu'un tel système a pour conséquence d'écraser totalement les candidats indépendants dont la presse ne parle pratiquement jamais sauf quand il s'agit d'un milliardaire tel que Ross Perrot ayant les moyens financiers de figurer dans la compétition électorale qui repose sur l'accumulation de dizaines de millions de dollars pour permettre dans une ambiance de kermesse au champion totalisant le meilleur résultat au compteur des donateurs de discuter la finale qui voit à peine un Américain sur deux se déplacer le jour du vote !

 

Est-ce cela le renouveau démocratique que veulent nous dessiner nos champions de la Refondation qui semblent oublier que ce système est malgré tout plus adapté aux États-Unis, bâtis autour du fédéralisme au point d'avoir été adopté aussi bien par les Démocrates que par les Républicains et d'être devenu consubstantiel à la culture politique américaine, qu' à un pays centralisé comme la France, a fortiori dans le cadre des institutions de la Ve république ?

   

Bien évidemment, la proposition de primaires de toute la gauche jusqu'à la Droite centriste est en train de retomber comme un soufflé. Et pour cause !

 

L'organisation de telles primaires souhaitées le plus rapidement possible par leurs promoteurs pour tenter tout à la fois de limiter l'étendue de la défaite annoncée du PS aux élections régionales -- reconnaissons honnêtement qu'ayant gagné 20 régions sur 22 dans les circonstances politiques tout à fait particulières de l'après 21 avril 2002, il lui serait difficile de faire beaucoup mieux à présent -- et de circonvenir les autres formations politiques destinées à servir de béquilles à un PS en perte de vitesse tout en recherchant une majorité décidément introuvable en dehors de toute clarification politique mais aussi en comprimant mécaniquement dans une compétition contrôlée les suffrages des candidats les plus titrés pour permettre un changement de génération, c'est-à-dire pour favoriser l'ascension au plus haut niveau de ceux que le pouvoir médiatique désigne comme des éléphanteaux un peu trop pressés, ne pouvait qu'être pour le moment refusée.

 

Primo, et c'est heureux, par le représentant de la Droite centriste, François Bayrou, ne pouvant espérer prospérer que sur les décombres du PS afin d'être en situation d'incarner « l'opposition » face à Nicolas Sarkozy en 2012. Comme le déclare Marielle de Sarnez : « La question de primaires concerne les socialistes, pas le Centre. »

 

Secundo, par Daniel Cohn-Bendit qui espère démontrer dans les élections européennes la suprématie nouvelle d'Europe écologie dès le premier tour des élections régionales pour mieux poser ses conditions pour le second tour.

 

Tertio, par les Verts qui, sur une ligne politique plus à gauche que celui-ci, souhaitent d'abord discuter du programme avant que de choisir le candidat, contrairement à Manuel Valls ( et quelques autres ) pour qui ce serait « une tartufferie » que d'imaginer « traiter du leadership après les questions de fond, compte tenu de la personnalisation croissante de la vie politique » dans une situation où, comme l'ajoute Aquilino Morelle ancien conseiller politique, à Matignon, de Lionel Jospin alors promoteur du quinquennat et de l'inversion du calendrier, « l'élection présidentielle structure notre vie politique. Si nous sommes pour un changement de République, il faut le dire et l'assumer. Sinon, il faut être capable d'affirmer un leadership. »

Manifestement, nos deux amis s'adaptant parfaitement aux institutions de la Ve république, n'envisagent pas un tel changement ! Comme le déclare Manuel Valls : « ma candidature est d'abord tournée vers les Français, c'est cela, la Ve République. »

 

Quarto, les différents partis de la gauche de la Gauche qui fort naturellement ne veulent pas entendre parler d'un accord avec le représentant de la Droite centriste.

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Vincent Assante. Membre du Bureau national du PG.
 

Le 14 septembre 2009.

 

Publié dans Parti de Gauche

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