PRIMAIRES OU PAS ? (suite 2)

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Primaires or not primaires ?


Faut-il rappeler, cet aspect a son importance, a fortiori pour ceux qui négligent les questions programmatiques, que depuis le financement public des partis politiques à partir du score obtenu au premier tour des élections nationales, chaque organisation politique a tout intérêt à présenter un candidat dès lors qu'il peut espérer un minimum de 5 % des voix !

 

Ajoutons par ailleurs que bien que profondément antidémocratiques, ces institutions prévoyant deux tours de scrutin pour l'élection présidentielle, en réalité le premier tour constitue bien une véritable primaire à laquelle tous les électeurs peuvent librement participer !

Et si, comme cela est indispensable pour battre la Droite, une volonté républicaine de désistement au second tour envers la composante de la Gauche arrivée en tête existe réellement, volonté fondée sur un programme de transformation sociale effective, la victoire à la mère de toutes les élections dans le cadre de ces institutions devient tout à fait possible.

 

À la condition, bien entendu, de ne pas rééditer l'ambiance de la campagne du premier tour de 2002 durant laquelle les différents protagonistes de la Gauche mirent plus d'ardeur à se critiquer violemment plutôt que de laisser voir ce qui les unissait, tout en se différenciant, comme cela est naturel lorsqu'il y a matière.

Mais cette condition resterait également indispensable dans le cadre d'une primaire, a fortiori parce que le nombre de candidats serait encore plus important.

Malheureusement, il est à craindre que nous n'échapperions pas aux querelles assassines publiques -- dont les primaires fermées de 2007 ont donné un aperçu -- dont seule l'ambiance de kermesse carnavalesque dans un tohu-bohu médiatique à l'américaine permet -- très modérément au vu des résultats de la participation -- de cicatriser partiellement les plaies ouvertes dans une compétition où tous les coups sont permis.

 

Est-ce à dire que le principe de donner la parole à la base, après en avoir délimité les contours, pour désigner un candidat représentant une famille politique, voire au sein d'une alliance de différentes organisations politiques, est à condamner ?

Évidemment non, mais à la condition incontournable d'avoir adopté auparavant, non seulement une orientation commune mais surtout un programme élaboré de gouvernement pour une transformation sociale effective, le choix entre différents candidats relevant ensuite, soit de divergences programmatiques supposant le choix entre deux programmes, soit de la nécessité de choisir le meilleur candidat possible parmi les impétrants éventuels, soit de simple arbitrage entre des ambitions que l'on peut toujours considérer comme légitimes des différents candidats à la candidature.

 

Qui peut croire une seconde, comme le prétend la pétition lancée par la fondation Terra Nova -- intitulée « pétition citoyenne pour une primaire populaire à gauche », largement ouverte au parti de la Droite centriste rebaptisé pour la circonstance « parti progressiste » mais qui n'a cessé sur des questions essentielles de soutenir la politique de Nicolas Sarkozy -- qu'il soit possible de parvenir dans ces conditions à l'élaboration de « fondements idéologiques communs » ?

 

Cette pétition s'inscrit en fait dans une série d'initiatives et de déclarations qui conduisent à la confusion la plus extrême, et découvrir la liste des personnalités socialistes signataires de ce texte ne peut que préoccuper gravement tous les militants, à quelque parti qu'ils appartiennent dès lors qu'ils sont profondément attachés à l'élaboration et à la mise en œuvre d'une politique de transformation sociale digne de ce nom.

 

Ces primaires doivent-elles être alors réservées au seul PS associant ses sympathisants ?

.../...

Vincent Assante.
Membre du Bureau national du PG.

Le 14 septembre 2009.

Publié dans Parti de Gauche

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