PRIMAIRES OU PAS ?

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Je publie un texte fort intéressant de notre camarade Vincent Assante. J’ajoute que le but non avoué des primaires est de finaliser en France deux partis libéraux comme aux USA. Cette tentation n’est pas nouvelle au PS, elle a vraiment pris forme lors du référendum sur le TCE en 2005. François Hollande à l’époque n’en a pas fait mystère l’ors d’un débat télévisé il a dit : « Le problème n’est pas de savoir si l’UE doit être libérale ou pas les libéraux ont gagné elle est libérale. » on ne peut être plus clair.   

 

Primaires or not primaires ?

 

Plutôt qu'une petite révolution, les primaires, ouvertes à toute la Gauche et au- delà sans rivage au centre droit, ou aux seuls sympathisants du PS, constituent en réalité une véritable supercherie de type Canada dry : elles ont la couleur du changement, l'odeur de la démocratie, le goût de la liberté, mais au bout du compte l'amertume de la défaite, il n'est que d'examiner la situation italienne actuelle ou les résultats en France de l'élection présidentielle de 2007 !

 

Souvenons-nous : l'eurocommunisme d' Enrico Berlinguer dans les années 70 cherchant le « compromis historique » avec la Démocratie chrétienne conduisit à la disparition du Parti communiste italien, avec pour conséquence pendant quelques années de redonner un peu d'espace au Parti socialiste italien qui disparut à son tour dans les scandales et l'opprobre touchant son principal dirigeant, Bettino Craxi, condamné à de nombreuses années de prison pour corruption et enrichissement personnel. Et pas plus qu'ailleurs en Europe, les reliquats de la social-démocratie italienne ne furent capables de mettre à profit, comme cela fut annoncé de manière tonitruante dans les pays voisins, la chute du mur de Berlin et l'effondrement général des partis communistes pour occuper le devant de la scène.

 

Cherchant son salut dans un rassemblement avec la Droite centriste  -- qui avait entre-temps prospéré sur les décombres de la Démocratie chrétienne -- sous le nom évocateur de la « Marguerite », au nom de valeurs dites communes, dans le cadre de primaires qui, on ne le dit pas suffisamment, n'étaient que de « ratification » par 4,3 millions « d'électeurs » du candidat Romano Prodi et non de désignation démocratique de celui-ci contre d'autres candidats, la nouvelle majorité issue des urnes recueillit 49,81 % des voix contre 49,74 % pour Silvio Berlusconi, soit 0,07 % des voix d'avance.

 

Nouveau premier ministre, Romano Prodi qui devait annoncer un gouvernement resserré exerça le pouvoir avec une équipe pléthorique qui en désaccord sur presque tout ne gouverna en définitive en rien, pour s'effondrer au bout de deux ans offrant ainsi une majorité à Silvio Berlusconi qui n'en espérait pas tant !

 

Reprenant la même méthode en octobre 2007 pour constituer une nouvelle formation intégrée en lieu et place de la « Marguerite », le Parti démocrate, dont le nouveau leader et maire de Rome, Walter Veltroni plébiscité encore par 3,4 millions « d'électeurs », subit une lourde défaite aux élections législatives d'avril 2008 à nouveau face à Silvio Berlusconi !

 

Est-ce un tel bilan que les promoteurs socialistes de cette méthode entendent offrir au peuple français en attente pour le moins d'une différenciation politique claire avec la Droite dure qui, directement au pouvoir ou soutenue fondamentalement bien que critiquée verbalement par la Droite centriste, détricote de manière systématique et régulière l'ensemble  des droits sociaux acquis par des décennies de luttes syndicales et politiques ?

 

On nous objecte encore qu'aux USA les primaires ont permis la victoire spectaculaire d'un homme de couleur porteur d'une nouvelle politique progressiste !


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Vincent Assante.
Membre du Bureau national du PG.

Le 14 septembre 2009.

 

 

Publié dans Parti de Gauche

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